La châtaigne, le trésor d’automne de l’Ardèche. C’est l’ensemble de la filière que Bernard Gonzalez, préfet, est venu découvrir dans le Sud-Ardèche. La première étape était une halte chez Pascale Augstein, castanéïcultrice à Saint-Étienne-de-Boulogne depuis treize ans.
Durant plus d’une heure, avec passion, elle a présenté son travail, les investissements réalisés, la réintroduction du marron Vincent, une variété ancienne et peu courante. Elle a aussi évoqué son désarroi face aux voleurs, parfois très bien organisés et qui viennent de nuit, et aux dégâts causés par les sangliers, qui sont de plus en plus importants. Elle a d’ailleurs été obligée de clôturer plusieurs parcelles avec des clôtures électriques pour tenter de limiter les dégâts.
Les membres du syndicat de défense de la châtaigne d’Ardèche sont également revenus sur les maladies (encre ou cynips) qui touchent les vergers et qui impactent les productions.
La filière se porte bien mais…
« Planter aujourd’hui, c’est créer une culture pour la génération suivante. C’est pourquoi, en parallèle, la Chambre d’Agriculture et le Parc Naturel Régional mènent une opération de reconquête de l’existant », explique Jean-Luc Flaugère, président de la Chambre. L’exploitante confirme : « C’est un investissement à très long terme ». « Seul un quart des arbres greffés arrivent en production », souligne de son côté Daniel Vernol, président du syndicat de défense de la châtaigne. Mais tous d’assurer : « La châtaigne est un fruit d’avenir ».
Après la découverte de la production de la châtaigne, la suite de la visite a porté sur le conditionnement et la transformation. Christophe Sabaton, président du comité interprofessionnel de la châtaigne d’Ardèche, rappelle que « la filière se porte bien », « que l’AOC a attiré du monde » mais que les problèmes d’approvisionnement vont apparaître à cause du cynips et des changements climatiques.
Ensuite, le préfet de l’Ardèche a découvert le calibrage et le conditionnement de la châtaigne. La coopérative Vivacoop, qui compte 300 adhérents, emploie huit salariés permanents et traite 1 800 tonnes de châtaignes par an, ce qui représente 75 % de son activité.
Durant une après-midi, le préfet a donc pris le pouls d’une filière importante pour le département et de la situation paradoxale dans laquelle elle se trouve.
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